C’était un Petit Prince attendant qu’une Rose, Qui languissait là-haut sur un astre filant, S’en vienne le trouver dans son jardin vivant Au secret de la nuit, encore à peine éclose.
D’abord froide et atone et se muant en jade, Pirouettant son cœur vers les rais du soleil, S’empressa de séduire illuminant sa treille Le cœur de ce gamin rêvant de cajolades,
Tout en lui apprenant la ronde des saisons, Des pluies mouillant l’automne aux vents froids de l’hiver, Jusqu’au printemps taquin que l’été à foison En l’étonnant toujours renait dessus sa terre.
Jadis son grand ami lui croqua un mouton, Puis, un renard s’en vint pour chaparder son cœur, Mais lui ne voulait pas s’enticher d’une fleur De peur qu’un gris matin il connut l’abandon.
Un serpent venimeux le rendit à son monde Après qu’il ait couru par-delà les nuages Pour s’en aller en bas trouver le coquillage Où il pourrait saisir tous les secrets du monde.
Il retrouva ainsi, après bien des voyages, L’univers d’où jamais il n’aurait dû partir, Il tomba doucement, sans un cri, sans gémir, Et le sable étouffa l’écho de son naufrage.
Alors s’abandonnant au limon de sa terre, Il rejoignit heureux la rose de son cœur, Et leurs âmes unies tout en accroche-cœur Semèrent à nouveau des boutons éphémères.