Ce soir, l’air est rempli d’exhalaisons légères Où la brise murmure un froufroutant refrain ; Mais, dans l’évocation de souvenirs larvaires, Un vol de nostalgie me laisse à mes chagrins.
Ces émissaires diffus, annonciateurs de spleen, Comme des diablotins, portent au désespoir Et mon intime paix vers l’ailleurs se débine. Ainsi aiguillonné, s’en va mon nonchaloir.
Mais, où se sont enfuies ces voluptés béates Au temps où, gambadant les cheveux dans le vent Je m’ancrais ébahie, juste avant que n’éclate Un tourbillon hardi, sous l’accueillant auvent ?
Je me laissais alors porter par l’orphéon D’éléments déchaînés, polyphonies tudesques, Dont les échos feulant ricochaient sur mon front Pour inonder mon cœur d’enchantement dantesque !
Quand la rumeur enfin faisait place au silence, Je reprenais alors mon pas interrompu, Dans la fraîcheur du soir je marchais en cadence Jusqu’à ce que la nuit colonise les nues.
Son encre bleu profond badigeonnait les aires : Et la lune posée sur un toit en rêvant, Félinement charmait de son doux cœur la terre, Tout en comptant fleurette aux petits vers luisants.