Dans des cieux saccagés par l’amas de colère Où la haine a jailli, les larmes de la mort Noient les nuages gris dans l’eau de ma rivière En étouffant le cri de rage qui les tord.
Chassez cette laideur qui dépare vos âmes ! Sous le masque trop noir, vous, bouffons malfaisants, Sans honte et sans égards, vous affutez vos lames Pour enlever des vies, sanguinaires manants !
Ô esprits belliqueux passez votre chemin ! Arrêtez vos folies en tous ces temps acerbes ! Votre torve venin s’écoule de vos mains Pour aller immoler toute innocence en herbe.
Arrachés à leur vie, leurs parents, leur village Vous salissez leur sang, brisant leur avenir, Sans remords ni regrets, lacérez leurs visages En suppliciant les corps avant de repartir !
Sous ce déferlement de fiel, ma création S’est éteinte emportée aux tombeaux délétères, Et tous les beaux enfants qui composaient ma terre Se sont évanoui dans un gouffre sans fond.
Dans ce sol maintenant inondé de sanglots Où mon jardin se meurt voué à la disgrâce, Dans mon pays en deuil l’amour n’a plus de place Et rien n’embellira nos horizons nouveaux.
Je vous retrouverai, ligotés sur l’autel, Lorsque vous goûterez à mon enfer d’acier, Prisonniers de l’hiver où vous demeurerez A jamais enchaînés au shéol éternel !