De mes tout premiers pas dans le blanc de la neige Ne reste qu’un halo de givre et de froidure, Le temps a recouvert mes traces en arpèges Et le souffle moqueur du vent me fait injure.
Il cèle le malheur et ses gémissements Condamnent au secret les sanglots de ma voix, Sur mes lèvres glacées par tant d’atermoiements Ne cessent de couler des pleurs de désarroi.
Pourtant, m’aidera-t-il, dans sa mansuétude, A effacer les coups à mon cœur agrippés M’ôtant la nostalgie de n’avoir su aimer, Ce venin délétère au goût de solitude ?
Guérira-t-il mon âme en fermant ma blessure Et m’accordant le temps de recouvrer ma vie, Avant que ne se fende à jamais mon armure Et que sonne le glas au trépas décati ?
Sèchera-t-il mes yeux auréolés de larmes ? Dans le miroir hautain, y reverrai-je un jour Le beau regard ému d’un Valentin qui charme Que mon cœur libéré aimera à son tour ?
Et j’oublierai alors l’hiver et son cortège, Quand, serrée dans ses bras, j’écouterai les mots Qu’il me dira sans fin dans un méli-mélo, Oui, j’oublierai mes pas qui estampaient la neige.