Du ru à l’océan, le fleuve se déroule, Ses longs sanglots amers dans l’ombre dégoulinent S’égouttant à la nuit, en filets crinolines, Sous les ponts engourdis par le froid et la houle.
Ses longs sanglots amers dans l’ombre dégoulinent Déferlant leur cafard sur les quais vides, las Et dans la voie lactée, s’arrondissant déjà, La lune dans les cieux les contemple en sourdine.
Déferlant leur cafard sur les quais vides, las, Les flots écorniflés par l’onde mortifère S’enroulent au courant pétrifié par l’hiver Ricochant sur les rocs qui se dessinent là.
Les flots écorniflés par l’onde délétère, Agrippés à l’espoir d’un rare renouveau, Débordent, inondant les monts comme les vaux En ignorant la fin de leur vie éphémère.
Agrippés à l’espoir d’un rare renouveau, Noient leur mélancolie dans des remous fugaces Et refermant le ban de leurs vagues pugnaces Retournent se mêler au roulis du ruisseau.