En cherchant dans les yeux de cet autre moi-même, J’ai chevauché la vie sur les saisons de l’âme, Et chassant les échos des émois vague-à-l’âme Mon regard s’est perdu, fugitif et bohème.
Les cieux ensommeillés, vestales du matin, Ont réveillé en moi l’ambiguë et les craintes De voir désintégrer la psyché et l’empreinte Que mes pas ont laissé en pays de chagrin.
Tant de fois j’ai été cette belle indécise, Interrogeant les nues sur la course du temps, Si le bruit de mon cœur s’élevait en battant Il n’éveilla en moi que de la gourmandise :
Cette faim de tout voir et de tout contempler Espérant, même en vain, que le ravissement M’absoudrait du passé et des années d’avant Pour régner en des lieux toujours inexplorés.
Le destin résolu n’a lu qu’entre mes cernes Où les marges du temps ont tracé le chemin Qui serpenta alors me prenant par la main Et me fit voyager jusqu’au fond des cavernes
Où des démons cornus n’ont jamais pu briser Le saphir bleu de nuit qui composait mon être, Ni mes secrets cachés par le tain des fenêtres A l’envers des volets de l’authenticité.
Sur ma route fleurie par l’herbe des talus, Je me suis inclinée pour y cueillir les rêves Que j’avais fait alors allongée sur la grève Pour offrir de l’espoir à ceux qui l’ont perdu.
Et l’amour s’est penché alors à ma lucarne En poudrant de couleurs tous mes regrets d’antan C’est au fond de ses yeux prenants et envoûtants Que j’ai vu se tarir la source de mes larmes.