Face à moi, l’Océan me parait chimérique Il murmure tout bas des secrets infinis A l’écume froissée par des embruns elfiques, En offrant à ma vue ses vagues bleues de nuit.
Perpétuant un peu tous ces instants choisis Où le temps suspendu s’arrête de courir, Posée sur un rocher, je contemple éblouie L’horizon mordoré qui semble s’en réjouir,
Car à l’instant magique où le soleil décline, Ce moment précieux empreint d’éternité, Se marient, insolents, en cette fin d’été, L’eau, la terre et le feu dans une aura sanguine.
Alors les goélands de leurs ailes frileuses Qui fendent l’air et l’eau de leurs pennes légères Dans le soir cristallin referment leurs paupières Tout en se blottissant près des sternes rieuses.
Assise sans parler malgré le froid des pierres, Silencieusement je contemple les cieux Un tableau si racé interloquant mes yeux Qu’aucun mot ne pourrait en conter les mystères.
Je regarde à nouveau ces choses sibyllines Issues de filons d’or, et ce malgré l’absence, Tant d’échos inouïs de nos saisons divines Sous le marbre voués à jamais au silence.
Sous la pierre glacée où reposent ses cendres A chaque aube itérée au baldaquin des cieux, Quand le soleil déploie ses rais en houppelande Des larmes s’insinuent faisant pleurer mes yeux.