Le zénith écorché au tranchant des poignards, Découpant en lambeaux les lointains horizons, Des corps nus lacérés par de vils charognards Gisent déchiquetés par d’endiablés démons !
Ils tailladent les chairs pour savourer leur sang, Avides de vengeance aux foudres délétères ; Et les figent rageurs à jamais dans le temps Pour en défigurer la beauté… mortifères !
En bourreaux dédaigneux des cris et des souffrances, Tous ces serpents cornus se repaissent des deuils Infligés aux martyrs -même au gué de leurs seuils- Et les y pourchasser pourris d’indifférence !
Il est des horizons qui se noient ardemment Où les brumes, froissants leurs toisons rubescentes, Se délectent d’offrir à la lune sanglante Leurs offrandes honnies qui se noient dans leur sang.
Il est des avenirs remplis de désespoir Où les portes fermées scellent les dons du ciel, Des lieux estampillés aux lames du rasoir Où des épines sabrent tous les ors du miel.
Il pleut de la tristesse au-dessus des tombeaux, Le chagrin dans les yeux remplit celui des cœurs, Rien ne peut endiguer le flot lourd de douleur Qui revêt leur enfer de cendres et de maux.
Leur courroux éperdu sonnant le glas des larmes, Du berceau au tombeau s’ils ont abandonné Dans un mausolée froid la chair de leurs couvées, Résonnera bientôt la colère des armes !
Il pleuvra un brasier au shéol de la honte, Rien ne pourra tarir la source d’infamie Qui tombera alors du ciel à l’infini Et anéantira tous ses désirs immondes !
Et lorsque l’ennemi, enfoui sous les décombres, Amer, s’épanchera en des larmes de sang, La terre s’ouvrira sous leurs pieds en crevant Et les engloutira en un abime sombre !
Alors, les délaissant aux glaces meurtrières, Souillés de déshonneur, perfides, arrogants, La mort en leur ouvrant les portes du néant Les précipitera aux tréfonds de l’enfer !