Ce corps mis au pilon sous la gifle assassine Chavire et s’étourdit sous la charge guerrière Les paroles jetées à sa frêle poitrine Rebondissent encore et toujours, ordurières.
Le supplice imposé la remplit de souffrance Et l’outrage acharné en un flot de fureur Eclabousse d’un fard cramoisi d’arrogance Tout le sang des passions qui aveuglaient son cœur.
Là, le prince des lieux laisse écumer sa rage, Et de l’autre côté, l’abreuve de tendresse, En habile émissaire il pleure et devient sage Tel un enfant perdu, la couvrant de promesses.
Si un soupir sournois rudoie son auréole Sous le loup du seigneur minaude une bacchante, Il éructe ses cris en pâture au shéol En jurant tous ses dieux et d’une voix fervente
Que si son cœur est fier, son âme n’est que pure ! Pourtant bien incapable d’aimer une femme Sans avilir son corps et ce jusqu’à souillure Il cache son instinct de béotien infâme !
Et elle, restant là en espérant encore, Ne survit qu’en pensant aux serments échangés. Le cœur a ses raisons que la raison ignore, Mais elle sait qu’un jour il lui faudra quitter
Cette igue, cet enfer, ce purgatoire odieux Où coule le chagrin comme coule la lave, Car le volcan d’amour sous la voûte des cieux S’est éteint sous la pluie que ses larmes délavent…