Il nuance le temps d’une étreinte essentielle Lorsque l’aube rosit la rose et ses atours ; De sa prison soyeuse au charme de velours Il aspire à l’envol d’une liberté belle.
Bravant les tentations aux flambantes couleurs, Il embrase les jours des moments éphémères En dérobant, aux cieux, juste un peu de lumière Pour s’en aller troubler de son aimée le cœur.
La livrée d’un bourgeon accueille leurs émois ; Ils conjuguent l’amour comme une récompense Et la grâce en aumône à leur tango des sens Rend fragile et ténue leur belle âme parfois.
Quand émerge l’aurore entre les cieux déserts, En un bruissement fou, leurs deux éthers charnel, Dans un soupir lancé à leurs rives jumelles, Accostent au pays qui n’a pas de frontières.
Puis le jour se replie broderie arc-en-ciel, Dans le creux de leurs mains ils effeuillent la rose : Je t’aime un peu… beaucoup… et sur leurs joues se pose Un ultime baiser des rayons du soleil.
Les lutins du marais aux ombres s’abandonnent Et s’allient à l’instant en déployant leurs ailes, Le vent secoue les blés, bientôt viendra l’automne, L’amour est infini, son rêve intemporel.
Leurs prunelles celées s’apaisant sous la lune A l’effusion d’un rêve en la douceur des cieux, Etourdis par le chant séraphique des dieux, Ils s’endorment enfin sur le sable des dunes.
Puis lorsque le brouillard se hasarde au couchant Que le soir perpétue dans une écharpe sombre, Le soleil vient parer de ses larmes de sang Les murs gris dont ses pleurs ont drapé la pénombre.