J’ai travesti mon cœur aux couleurs des absences De ces enfants meurtris au large de l’horreur, Tous les jours, je les vois défaillir en silence Et se désintégrer là-bas… à contrecœur.
Je n’ai plus que des larmes au creux de mes mains Que je tends vers les cieux quémandant le regain De tous ces ors des jours qui brillaient sous la lune, Les laideurs qui les noient, je n’en veux plus aucune.
Ils ne pourront plus rire et chanter l’espérance, Leurs accords se sont tu à jamais sur leurs maux, Et leurs bouches fermées par des flots de souffrance Ne réciteront plus la poésie des mots.
Je n’ai plus que des larmes, au creux de mon âme Car la haine a brûlé tous leurs souffles de vie, Mon espoir s’est enfui semant ce vague à l’âme Et je me suis perdu aux méandres d’oubli.
Ils ne voulaient que vivre ils ne voulaient qu’aimer Peignant leur destinée de couleurs d’abondance Ils offraient le bonheur, épris de liberté, Pétris de tout l’amour qui marquait leur enfance.
Je n’ai plus que les larmes au fond de mon cœur Leurs bras n’étreindront plus ceux qui les ont chéris, Il ne me reste plus qu’à déposer des fleurs Sur les tombeaux amers où leur belle âme git.