Je m’étais allongée… la plage était déserte, Le vent ébouriffait mes cheveux roux défaits Et moi, les bras en croix, épanouie, offerte, Je regardais les cieux et puis je me disais :
Qu’il fait bon, assoupie, dans la douceur du jour, De paresser ainsi en attendant la vague Qui viendra m’effleurer, me lécher tour à tour, Tandis que l’Océan marivaude et me drague !
Dessus le sable chaud jonché de coquillages, Des gerbés d’eau salée effleurent mes seins nus, Et le soleil va sous les plis de mon corsage, Puis s’en retourne après comme il était venu.
Il fait si beau ! Le vent entonne une berceuse Reprise à l’unisson des goélands frileux ; Entre mes doigts mouillés par l’onde paresseuse De petits alevins, rutilants, verts et bleus,
Dardés des flèches d’or d’un soleil d’aquarelle, Emportés par l’aubade en l’écume sonore, Frétillent, si léger juste avant que d’éclore… …Et je me sens, alors, un peu comme immortelle !