L’automne se répand sur les hautbois du temps Et sa mélancolie oxyde leur musique ; Les harpes ne font plus vibrer les cœurs ardents, Que ceux des rimailleurs aux sonnets pathétiques.
Les muses, épuisées par tant d’indifférence, S’en sont allées d’ici en classe buissonnière, Guettant en vérité les quelques mots qui dansent Entre deux flaques d’eau, leur âme en bandoulière.
L’automne fait grincer les notes de la gamme Sortant d’un violon aux accents surannés, Et le torrent de vers que le rimeur déclame File tambouriner aux vitres du passé.
Ils s’en vont tournoyer emplis de repentance Pour apaiser les maux aux relents versatiles, Leurs échos serviront à consoler, je pense, Pour nous faire oublier que le temps file file.
L’automne a dégrafé les feuilles des grands chênes Pour les coucher transies au lit blanc de l’hiver, Ne se croiseront plus les rimes à la chaine Des poètes blessés, reclus et solitaires.