La Lune, ce matin, rotondité orange Posée dessus les toits, dévisageait Paris, Mais personne alentours -afféré, étourdi- Ne l’avait vue là-haut, divinité étrange…
…La Cité engourdie encore en sa torpeur Ne voyait pas, là-haut, cet imposant boulet Qui, sur les toits latents, jouait au bilboquet Bondissant çà et là comme en apesanteur.
Au milieu du chemin, pourtant, je n’ai vu qu’elle ! Le jour était tout près… mais elle était bien là Accoudée aux pontons Oméga et Alpha Et, au miroir des cieux, bon sang qu’elle était belle !
Ô, que j’aurais voulu pouvoir la retenir !... …Mais le matin pressé la poussait vers les nues, Si bien, qu’au fil du temps, elle avait disparu Laissant dans ma mémoire un divin souvenir !
Reviendra-t-elle, un jour, aussi ronde et vibrante Pour que j’ai le loisir de l’immortaliser ? Elle est mon âme sœur dont ma Muse est l’amante Le Pierrot que je suis s’en languit éploré…
Ô Lune matricielle, ô amie ineffable, Son cœur énamouré attend ton renouveau ! Et quand tu coifferas d’or ton bel écheveau, Son trésor, ici-bas, sera inestimable !