Ô toi, gent Papillon, à l’empennage clair, Viens t’en sécher, ici, tes ailes diaphanes Et, dans l’empressement du bel Astre Solaire, Te poser sur mes Lys avant qu’ils ne se fanent !
Mon Jardin fabuleux exhale des parfums Et brille, éclaboussé par la lumière blanche : Viens t’y désaltérer et apaiser ta faim Aux nectars savoureux que t’offrent mes Pervenches !
Viens te mirer dans l’onde aux reflets de saphir Que frôle, facétieuse ailée telle une plume, L’élancée Dent-de-lion portée par le Zéphyr : Le monde est à tes pieds quand la magie s’allume !
Jouis de chaque instant de ce cycle éphémère T’aiguillonnant ainsi à germer au Printemps, Tel un bel un éventail de soie frôlant la Terre, Déploie tes ailes bleues en abordant l’Etang.
Et, dans les champs de blé, en moultes pirouettes, D’ardents Coquelicots en Bruyères cendrées, Tu te reposeras au chant de l’Alouette Avant de calancher à la fin de l’Eté.
Ton âme ainsi ira rejoindre les Comètes Où elle dansera d’Etoiles en Novas Et le Printemps nouveau verra sa silhouette Virevolter encor saisissant son aura…
…C’est alors qu’au soleil, comme réincarnée, S’envolera candide une autre Belle Dame Et vers la voie lactée, entrouvrant le sésame S’en ira, délivrée… pour tout recommencer.