Les amours sont pareils aux arrière-saisons Amarrant leur destin au déni de la mort ; Les soufflets violents sous l’orage qui mord Les vident de leur suc en fanant leur raison.
L’embelli du printemps les éblouit encore, Les frissons de l’éveil de beaux arbres nouveaux Les font se rallumer à l’appel de l’aurore S’attachant aux senteurs du vent dans les roseaux.
En été, ils sont fous, s’ébrouent et caracolent, Un regard échangé, les voici en émoi ; Puis l’automne revient et ses jours qui s’étiolent Où les moments choisis sont alors aux abois.
Les sanglots de la pluie barbouillent leur lumière Profanant leur livrée, salissant leur richesse, Puis l’hiver se saisit de leur chant éphémère Pour en écarteler la folie et l’ivresse.
Ainsi vont les saisons, de janvier à décembre, Les amours folâtrant flirtent à l’infini, Et puis l’instant d’après, ils s’en vont et se cambrent Puis s’allongent brisés par leur froide agonie.