Voici que des humains, mus par la soif du mal, Engendrèrent la peur, le martyr et la guerre, Broyant dans leurs étaux tant de vies et de chairs En glissant peu à peu dans la fureur bestiale !
Et le monde entrouvrit, atterré, les paupières En découvrant ainsi l’horreur ; et la nausée Qui monta aussitôt à leurs lèvres choquées Répandit un venin de noirceur sur nos terres !
L’univers fut soudain inondé de bassesse, Certains se délitant et rangeant côté loups, Et les autres -si peu- envahis de courroux Se liguèrent alors contre l’onde traitresse !
Il a fallu du temps pour créer la planète, Un matin a suffi pour la mettre à genoux Quand l’automne a gémi sous le poids de jaloux Essaimant tout le fiel qui couvait dans leurs têtes !..
…Quand le front cessera son avance mortelle Et la paix revenue, qu’adviendra-t-il de nous, Tous ceux qui ont œuvrés pour demeurer debout Quand, des cendres, naîtront des dynasties nouvelles ?
Verrons-nous, à nouveau, refleurir aux parterres, Etouffant à jamais les fumées de la gloire, De l’humus inondé par tant de désespoir, Des bouquets pour ourler les lambeaux de nos guerres ?