L’astre blond en sombrant dans des plaies de l’horreur Cireux comme l’hiver, s’abreuve de leurs larmes, Car la Mort est entrée dans leurs maisons en armes, En laissant leurs foyers sans éclat ni couleur.
Ô Toi qui connais tout, guide-les en prière En épurant leurs cœurs même si le pardon Impossible à donner leur balafre le front Et leurs mains qui se nouent désavouent Ta lumière !
Entre argile et azur, au bord du précipice Où leur vie a sombré, tourmentés, épuisés, Apprend leur à nouveau à faucher tout ce blé Qui languit de fermer toutes leurs cicatrices.
Ô Toi qui comprends tout, guide-les en prière Pour alléger leurs maux et sabrer cet outrage Qui mit fin à leur nuit dans un fracas de rage En refermant leurs yeux à jamais sur la terre !
L’océan ténébreux gifle leurs solitudes, Les fils de leur destin se sont tant dénoués, Apprends-leur à nouveau à ne plus retomber, Montre-leur le chemin promis aux plénitudes.
Ô Toi qui comprends tout, apprenant la prière Qui rendra au soleil le brillant de l’amour, Ils pourront à nouveau au lever de ce jour Délivrer leur chemin des lambeaux de l’enfer.
C’est alors que, pâmés à la vue d’une étoile, Ce brandon de ferveur qui fait battre leur cœur, La lumière jaillit au travers d’un pur voile, Même si sur leurs joues glissent encor des pleurs...
...Car ils guettent toujours le retour des nichées, Ces enfants qu’ils ont faits en offrande à l’amour, Mais, s’ils tendent les bras aux cieux muets et sourds, Nulle voix ne répond à leurs cris de damnés !
Ô Toi qui comprends tout, pourquoi sur cette terre Les flots mélangés à l’obscurantisme noir Mettent sous les verrous de l’antre de leur gloire L’espérance et la vie, les gardant prisonnières ?
Ne sont-ils que jouets en l’infini espace Que Tu leur as créé de deux morceaux de rien ? Ce monde où les humains s’affrontent face à face Depuis la nuit des temps pour des bouts de terrain ?
Que vaut Ton Univers où nous, petites choses Nous battons sans arrêt comme des chiffonniers ? La lune et le soleil en sont tout désolés Et fanent aux jardins tous nos bouquets de roses !
Si nous nous accordions tous autant que nous sommes, Tout en n’ensemençant que des milliers de fleurs, Nous ferions de ce monde un éden de cueilleurs De bouquets d’amitié entre les mains des Hommes !