Les peines et les joies se sont entremêlées Dans les draps du passé en en tissant la trame Et, pour chacun de nous, les bonheurs et les drames, Entre les pierres nues, se sont entrecroisés.
De l’aube que voici, jusqu’à l’ultime étoile, Si la souffrance a fait bien des pas de géant, L’amour s’en est venu en déchirant le voile Qui cachait la beauté aux regards de l’amant.
Il est venu un soir au lever de la lune, Ebauchant de ses mains nos prémices d’accords, Dans le charivari d’un tendre corps à corps, Tandis qu’elle montait inondant la lagune.
Nous nous sommes perdus dans nos bras enlacés Sans même apercevoir que le papier fleuri Posé sur le mur blanc était mouillé des pluies Que nos embrassements submergeaient de baisers.
Et les cieux, jusqu’alors obscurcis par l’orage, S’ouvrirent à la vie dans nos cris d’abandon, L’éther redevint bleu et se tourna la page Qu’hier avait noirci balafrant l’horizon.