Je n’écouterai pas les bruits que le désert Fait en enveloppant de sable maléfique Les murs défigurés par l’atroce musique Composée, hier encor, par des loups sanguinaires.
Je ne laisserai pas son soleil de midi Qui, pour me dérouter, me brûlerait les yeux, Galvaniser ma peau, ni dorer mes cheveux, En imprégnant mon cœur de baisers pervertis !
Non, je ne boirai pas aux puits des oasis Leur eau contaminée au poison de la haine En me laissant porter au tréfonds de la nuit Par l’illusion d’un vent qui chante… et se déchaîne.
Je ne recevrai pas, contrastes permanents, Ni l’or de ses reflets dansant dessus les pierres, Ni ne ferai jamais le moindre pas, n’offrant, A mon corps défendant, ni ombres, ni lumières.
Je ne contemplerai jamais aucune étoile Dans les cieux tout là-haut où s’arrête le temps Et, même en soulevant leurs pannequets de voiles, Personne n’ouvrira les guichets du présent.
Car même si demain les portes du désert Devaient rouvrir alors un pan d’éternité, Je lui refuserais, qu’au coin de ma paupière, Il vint se prosterner en m’offrant ses baisers.
Rien ne refleurira tant que dessus ma terre Des bourreaux s’uniront pour tuer l’innocent, Aiguisant leurs épées sur des habits d’enfants En crachant leur venin perfide et délétère !