Ma feuille se remplit… ma muse est lunatique Mais, pour vous étonner, se fait allégorique ; Et son crayon subtil, se drapant de couleurs, S’en va jusqu’à quêter vos infimes ardeurs.
Tout en vous envoûtant des pleins et des déliés Qu’elle ébauche parfois -inouïs, singuliers- Ô que d’épîtres doux, gambadant, elle trace Sur le parchemin blanc offert à son audace !
Elle entrevoit parfois l’amour dans le giron De ceux qu’elle aperçoit, profanes Appolons Méjugeant l’apparat qu’on trouve dans les lettres : Et leur dit que les mots ne les tuent pas en traître !
Qu’ils leur gazouilleront joies ou aménités, Offrant à leurs regards ce peu d’éternité Où l’écume éthérée musardant sur nos plages Aux dunes de jadis se changeait en mirages.
Alors, tout en posant lentement à leurs pieds, Ces quelques vers ailés que céans elle sème Et leur donnant la clé du cosmos tout entier, Elle les ravira par l’or de sa bohème.