Bord de mer où tout ce vide, La marée sort de sa nasse Et les dunes qui se rident Font que la baie semble lasse. Sur les gris rochers déserts, C’est en asséchant les mares, Qu’au vent fou et délétère, Tant de bêtes viennent boire. Alors en se retirant, L’eau au fin fond y dessine Sur les galets ronds mouvants Des traits blancs comme des rimes, Des vaisseaux à ciel ouvert, Comme des filets qui dansent, On dirait que sur la terre, D’un seul coup, tout semble immense ! Elle scande la berceuse, Homélie originelle, En susurrant, langoureuse, Doucement le nom de celle Qui nous a donnés la vie… …C’est ainsi que nous pourrions De cris en cris, noms en noms, Fouillant le fond de la terre Enfantant dans le mystère Remonter en dix secondes Jusqu’à l’aurore du Monde !