Où est partie la joie qui dansait sur leurs lèvres Quand, un matin d’automne à la pointe du jour, On vit dans un éclair à l’instant le plus mièvre, Au lever du soleil, expirer leurs toujours ?
Expirer leurs toujours quand d’obscures vautours Abimèrent soudain de leurs penchants pervers Toutes les égéries, enchaînant tour à tour, Et la mère et l’enfant les vouant à l’enfer !
Les vouant à l’enfer aux confins du Mordore Où jamais leur couvée ni ne rit, ni ne chante, Où le silence est Loi dans un monde où la Mort Fait ripaille et festoie, furieuse, écumante !
Furieuse, écumante où le tonnerre exulte Quand punissant l’humain, le poussant vers l’adieu, Le soustrait à la vie à la faveur d’insultes Et les tue lâchement en allumant des feux,
En allumant des feux dans un moment de rage, Dénués de pitié jusqu’à écarteler Et le fils et le père en un même carnage En les blâmant à tort de ne savoir aimer.
De ne savoir aimer sous la voûte éternelle Ni la vie, ni l’allant, ni la sève ou l’esprit, Préférant croasser d’une voix de crécelle Et créer la noirceur qui mène à la folie ;
Qui mène à la folie de la bête en des Hommes Où, sillonnant la nuit et répandant la haine, Refusent de laisser s’envoler le phalène L’enlevant à jamais, l’effaçant à la gomme ;
L’effaçant à la gomme d’un dieu mortifère, Qui les enjoint à boire aux vermeilles fontaines Tout le sang incarnat débordant de leurs veines, Plutôt que de prôner des promesses sincères :
Des promesses fondées sur bien des cueillaisons, Du palmier qui fleurit aux portes du Désert A l’olivier offrant tous les fruits que la Terre A fécondé là-bas jusqu’à la déraison.
Alors, comment fonder une unité profonde Sans chercher ni trouver des Horizons nouveaux, Tant que des monstres prient et prêchent à la ronde La ferveur et le fiel d’un don de soi dévot
Au fanatisme sot qui prône la colère Et son courroux dément contre la création, Jusqu’à vouloir damner l’Humanité entière En brisant à jamais la ronde des saisons ?