Oublier qui il fut ? Impossible aphorisme, Lui qui avait osé, il n’en reste plus rien, Sauf l’écho des canons dont l’onguent du laxisme Va jusqu’à corroder l’attrait calleux du vin.
Et lui, écartelé par les vents, les marées, Est de ceux qu’on chérit, dont on pleure la perte ; Brisé par des bourreaux, torturé, immolé, On l’a trouvé gisant dans sa tombe entrouverte.
Je ne peux plus aimer, maintenant c’est la haine Qui m’entraine à présent, se jetant à leurs trousses, A pourchasser sans fin tous ses monstres sans gêne : Je suis le tourbillon que tous les diables poussent !
Même si devant moi ils tombaient à genoux Pour implorer, mendier, quémandant ma clémence, Rien ne pourra jamais détourner mon courroux : Je leur prendrai la vie sans aucune allégeance !
Tous ces démons cornus qui cinglent ma colère, -Les clochers claironnant rien qu’au bruit de leurs pas- Je ne leur dirai rien quant au seuil de ma terre, Ils viendront me braver… non je ne fuirai pas !
Car je sais que leur chute est au bout de ma lame, J’ai appris, tout comme eux, à recourir aux fers Et malgré le néant qui nous attend, infâme, Je les propulserai au fin fond des Enfers !