Pour une énième fois depuis bien des années, Le cycle de la vie s’est montré fat et fou Et l’automne a lancé sa flèche empoisonnée Décimant les désirs de tant de rendez-vous.
Les drapeaux bleus et blancs qui ornaient les façades Se sont désintégrés soumis à la mitraille A l’appel d’ennemis poussant à la bataille Et qui ont fait leurs nids tapis en embuscade.
Le rouge a été mis aux portes de maisons Où le sang a coulé en inondant la terre Et leur sol purifié destiné aux moissons Gorgé des trahisons qu’ils auraient voulu taire.
Leurs jours devenus courts et les matins de glace Celle qui, sur leurs fronts, a posé sa froidure, Le temps paralysé s’est vêtu des fêlures Qui, sous les pierres nues, se défient face à face.
Leurs mouchoirs détrempés s’imbiberont encore Mais ne tariront pas les sanglots qui les nouent Aux chairs qu’on a meurtries qui les hantent si fort Et, au linceul des jours, les a mis à genoux.
Ils devront surnager et marcher tout le temps, Le jour, comme la nuit pavant leurs crépuscules, Rien ne pourra gommer toute leur vie durant Ces moments où l’effroi, fondant en préambule, Les a envahis même en maudissant le vent !
Où seront-ils demain ? Car ils n’auront de cesse Que de prier encore et toujours et souvent Jusqu’à ce que la main d’une onde vengeresse S’en vienne à délivrer l’esprit de leurs enfants.
Mais, où était l’Auteur qui fit de ce jardin Un paradis fardé aux couleurs d’espérance ? Où était-il alors quand des démons en transe Semèrent à l’envi l’horreur et le chagrin ?!