Quand, au soleil couchant, s’endorment les murailles, Ultime chatterie de sa joue qui s’y pose, C’est à l’or de son feu au milieu des rocailles Que s’enlace à la brune le parfum des roses.
Le jour se barricade en repliant ses ailes, Les esprits du jardin s’y glissent à la nuit, Le vent bredouille aux fleurs d’un air confidentiel En puisant dans l’instant d’un rêve évanoui.
L’extase vient d’éclore aux lèvres d’un enfant Un ange y a posé d’un doigt doux et agile Comme un secret latent, juste un commandement D’amour à l’infini… décret indélébile.
Les paupières du jour se ferment et la lune, Accoudée au ponton du paradis des cieux, Le berce, naufragé du sable blond des dunes Sous des astres ambrés aux chatoiements soyeux.
A l’heure où, harassé, le monarque s’éclipse, Il glisse par-delà le mausolée d’antan Dans le soir qui déploie ses ombres en ellipses Et sèche ses sanglots dans le buvard du temps.