Quand j’ai tourné la clé, elle a saisi ma main (°) Et dans ce vieux logis, j’entends comme un refrain : Un vieil air d’autrefois que chantonnait ma mère, Quelques couplets vieillots d’un temps crépusculaire.
Les jours de giboulée, on allait au grenier Dénicher les trésors qui y étaient cachés : Le chapeau défraîchi que porta ma grand-mère… Une cape en velours… la pipe de grand-père.
L’échelle est encor là où il l’avait laissée… Si je ferme les yeux, je l’entends nous héler : Ses mots ont subsisté ainsi que par magie, Ils me reviennent là empreints de nostalgie.
Sa voix bourrue tonnait, hérissée, rocailleuse, Le vent nous l‘apportait narquoise… impétueuse ! « Le déjeuner est prêt ! Allons venez !! A table !!! Lavez-vous bien les mains ! Vos pieds sont pleins de sable ! »…
…Il est parti un jour bien au-delà des nues -Nous laissant orphelins, mettant nos cœurs à nu- Dans cet endroit hanté par des elfes étranges Et des rêvasseries apportées par les anges.
Aux accords du concert des hautbois de l’hiver, Sur les sentiers abrupts que la neige a couverts, J’esquisse en l’évoquant ce bon vieux pas de danse Qui me ramène ici aux rivages d’enfance. (°)
Dans ce monde défunt, si l’hiver a brûlé Tous les pétillements que j’ai échafaudés, L’ombre m’a escortée souvent dessus la grève… …Mais pas un cheveu blanc n’a poussé sur mes rêves. (*)