Quand l’ombre disparaît au rivage du jour, Ils fuient la cruauté néfaste héréditaire, Chassés par une armée corrompue délétère Et le son de leurs bottes résonne à l’entour.
De ces guerriers voyous ils flairent la présence ; Ils sont le fondement de leurs douleurs et maux, Belliqueux ennemis de leurs vies sans écho, Tout en n’apportant que le deuil en délivrance.
Le brouillard dans leurs yeux a la couleur du sable Tel un linceul troublé engourdirait leur vue, Camouflant leurs faiblesse et peur abominables Repousse l’horizon en les laissant vaincus.
Leur haine les trahit les poussant vers l’ultime, Leur ombre diabolique acerbe et impie Les hante, les chassant de leur si beau pays Pour fair’ que leur berceau devienne illégitime.
Ils ont perdu l’allant qui leur donnait l’espoir, Car ce torve combat incertain et douteux Les renvoie au néant funeste et ténébreux Laissant leur existence aux soins du désespoir.
Ils s’en vont par milliers pour retrouver au nord Cette autre destinée qui les presse au départ, Ces femmes, ces enfants, ces hommes, ces vieillards, Pour qu’un demain serein leur soit donné encore.
Ils n’effaceront pas, jamais de leur mémoire, Tous ces instants amers qui escortaient leurs pas, Ni ce qu’ils ont perdu, l’abandonnant là-bas, Toute une vie gâchée par un ban péremptoire !