Si jadis tant de pleurs ont coulé mes amours, Et des larmes ont fait des sillons sur mes joues, Au jardin de mon cœur tous mes rêves jaloux Se sont désintégrés dans les affres du jour.
Mais comme la rosée aux pétales des roses Offre des pierreries aux éclats radieux, Le soleil, s’abreuvant au calice des dieux, Se grise du nectar tout en apothéose.
Ô ténébreux berceau où tressaillait ma vie, Aux fielleuses saveurs de mon mal délétère, Alors que vous graviez mes pommettes amères La pluie y a jeté de la mélancolie !
Au tournant d’un sanglot au soupir retenu, Dans le débordement d’un attrait silencieux, Et d’alarme en émois, en couplets gracieux Vocalise, serein, mon bonheur revenu.
Alors le chagrin cesse et le buvard d’espoir Boit la sueur des maux en leur crêpe brumeux, L’émotion s’enrichit d’un halo merveilleux Et l’aurore inouïe tarit mes idées noires.
Ô mes plaintes intimes au lit de l’amour ! Confidentes zélées des instants malheureux ! Au verger de mon âme au seuil mystérieux J’ai retrouvé un peu d’allégresse en retour.