Si la vie est furtive et le bonheur fragile, Qu’on rêve d’admirer de safranés couchants, Quand l’herbe est boucanée sous nos pas malhabiles Et le hasard avide à goûter chaque instant,
C’est le magma en feu qui roule en abondance Sur les pans d’un volcan bouillonnant, embrasé Ou la mante agaçant le taureau tourmenté Lorsque le toréro esquisse un pas de dance.
C’est le rouge incarnat recouvrant de résine Les ongles acérés de ces beautés tsiganes, Dont on suit le parfum irisant la poitrine Et qui lisent les traits en nos mains diaphanes.
C’est, sur un jaseran, une trace de moût, Comme du sang corail qui afflue d’une plaie, C’est l’ocre du chemin chamarrant la gadoue Irisant le maquis d’un rougeoyant reflet.
C’est l’eau et les remous des vagues éphémères Qui roulent leur clameur rebondissant sur l’onde Jetant des roses pourpres au-dessus des mers Où la sterne au front noir se fera vagabonde
C’est aussi un rameau, rubicond et pourpré Où le fringant soleil s’infiltre entre les feuilles Avant de s’en aller, le temps d’ébouriffer Les pompons rutilants des petits écureuils.