Toujours, à l'infini, je chérirai la mer, De mon tout premier souffle à mon dernier soupir, Elle est mon âme sœur comme le fut ma mère L'une qui m'a créée, l'autre aidée à grandir...
J'ai pris ses doigts d'écume en mes mains dentellières Et j'ai tant chiffonné ses soieries morgelines, L'étoile du berger me fut hospitalière Cependant que la lune oscillait en sourdine.
Les vagues se ruant vers le sable -impudiques- S'élançaient, tour à tour, inondant le lagon De flots impétueux, enragés, érotiques, Entonnant un refrain qui parlait d'aquilons.
Elle fut le miroir où mes yeux se reflètent Dérobant les couleurs du bleu de mon égo, Roulant, roulant encore et conquérant les crêtes Où le vent pousse l'onde en nous tournant le dos.
Puis la rumeur cessa domptée à marée basse Sous l'accolade ailée que le matin lui fit Et, de tous les côtés, de sa voix la plus basse, Le jour se faufila, saisi, abasourdi
Car le monde assoupi en sortant du sommeil, Sous le chaste baiser de la lumière fauve, Se réveilla, charmé, dans le chatoiement mauve Et sous les alizés à l'ombre du soleil.