Tous ces mots vertueux qu’assidus on profane J’en sais tout l’apparat à l’orgueil inutile ; La faconde et l’effroi sans retour nous condamnent A périr en secret et à subir l’exil.
Le mutisme me tue et les serments m’accablent ; Sur le marbre souillé par le sang écoulé, Est gravé en son cœur un rosaire haïssable, En ce pays jonché d’acropoles tombées.
Egaré dans le faux d’une sourde démence, Peu me chaut dans le fond ces fantômes qui passent, Moi qui n’ai pour destin que la voie de l’errance Et unique cachot qu’un cloaque de glace.
Dans l’espace infécond, c’est de peur et de froid, Que des anges ailés, ourdis par des démons, Crient leur haine au couchant où les ombres s’éploient : Quand le glas sonnera, ils n’auront que frissons.
L’impiété les exalte et, du fond des abysses, Remontent les secrets qui jonchaient leur passé, Ils remplaçaient alors la valeur par le vice Des paroles osées à jamais prononcées.