Un jour je marcherai sur un sentier de neige Emmenant mes foulées au fief de l’hiver blanc, Où le temps tue le temps allant de piège en piège Avant de pétrifier mon âme froidement.
Je tairai ma souffrance où mes pleurs se déchirent. J’imposerai l’arrêt des trémolos sans joie. A l’éther sardoniquement mauvais et froid, J’intimerai au vent de ne plus me maudire.
J’enlèverai, alors, les épines des roses Que j’avais cultivées dans l’attente d’aimer, Sans bâillonner ce feu ardent et acharné, Car sans un peu d’ardeur, l’amour est peu de chose
Non, je n’oublierai pas mes instants de blessures Mais, sans les tourmenter, je ferai que mes pas Marchant nonchalamment à l’orée du trépas Ne m’abandonnent pas à de froides brûlures.
Je frotterai mes yeux bouffis par tant d’absence. Sous le sérac glacé, les brandons épineux De mon cœur affranchi rallumeront le feu Et ressusciteront mes sentiments intenses.
J’effacerai l’hiver au shéol sacrilège, Quand blottie à nouveau avec sérénité Dans les bras chaleureux des prémices d’été, S’estomperont alors mes pas dedans la neige.