Un sanglot vient rouler sur le linge automnal Pâmé de solitude et de morne langueur, Tant de nuits et de jours dans un puits abyssal, Pour étancher sa soif, il s’abreuve à mon cœur.
A peine a-t-il péri, qu’un autre prend sa place, Déluge impétueux qui déborde et essaime Le chagrin, les regrets, ces carcans qui l’enlacent Et vont s’entremêler sur mon visage blême.
Il s’avine et se noie au tréfonds de mon âme, Et grignote mon mal, mes soupçons, mes rancoeurs, Insatiable, affamé, mord dans mon vague à l’âme Puis roule sur ma joue d’où débordent mes pleurs.
Sous les dehors matois d’un sourire hypocrite, Il épie et attend la moindre floraison Pour mourir sans retour au tombeau émérite Sur le déshabillé de ma morte saison.
Comment celer le fiel qui déchire les âges Faisant couler le sang sur l’asphalte des jours Dois-je donner ma vie pour que cesse l’orage En égouttant les pleurs des avant des toujours ?
Et si le jour nouveau, lui prêtant sa jouvence, Butinait la rosée au secret de mes yeux, Au soleil pudibond, me faisant révérence, L’espoir renaîtrait-il sous la voûte des cieux ?