Au clocher séculier, dimanche il est midi… Appels, plaintes et cris envahissent ma rue, Murmures indiscrets, timides, s’insinuent Et soudain, je m’écris « Mais Claude s’est enfui ! »
J’ai tiré les rideaux, j’ai ouvert les volets, A travers les nuées, le soleil m’a souri, Dans un bruissement d’aile, un moineau s’est posé, Et puis, j’ai murmuré : « Ô mais Claude est parti… ».
Ma maison endormie s’éveille lentement : Les enfants, le mari ; le café est fumant. Dans l’énorme fauteuil, près de la cheminée, Je m’assois et me dis : « Claude s’en est allé… ».
Changer l’eau de mes fleurs et ranger la maison, Ecrire une lettre et apprendre les leçons, Passer l’aspirateur, regarder au dehors, Et j’entends dans ma tête : « Ô mais oui, Claude est mort… »
Si vous avez perdu un père ou un grand-père, Si vous avez perdu un frère ou un mari, Sachez-le, quant-à moi, qui vous suis étrangère, Que mon cœur, lui aussi, a perdu un ami.