Un ami est parti… Là-haut sur « la montagne », A son dernier soupir, un aigle s’est posé En murmurant, ému : un poète s’éloigne, Le voici endormi sous la terre allongé.
Par sa bouche soufflait la désobéissance : Marins, souvenez-vous, sur l’océan glacé, Quand abjurant enfin tous serments d’allégeance, Retournant vos fusils, vous avez déserté !
De « sa France » d’en bas, il chantait les louanges, Dénonçant le malheur « des enfants dans les mines » Et ceux qu’on a trouvés pourrissant dans la fange De la folie nazie… Mozart qu’on assassine !
S’il a « aimé » naguère « à perdre la raison », Son présent, aujourd’hui, n’est plus aux épousailles, Ni aux amours semées de tendres pâmoisons, Car le marbre glacé a scellé son sérail.
Il disait que « la femme est l’avenir de l’homme » Et « qu’on n’est pas toujours du côté du plus fort » Et, s’il ne priait pas -sans dieu, ni maître en somme- Ne le condamnez pas, qu’il ait raison ou tort.
« La matinée se lève » en cherchant à tâtons Cet homme qui rêvait de refaire le monde. Tous ses mots que j’aimais jusqu’à la déraison Il ne les dira plus et ma peine est profonde !
Mon ami est parti et mon cœur se morcelle Maudite sois-tu Mort, toi qui prends à tout va Les âmes et les vies, immolées sur l’autel Des viles vanités dont tu es le légat !
« Que serais-je sans toi » qui fit mon élégie, Toi, poète discret qui me manques déjà, Toi qui parlais, sans fin, des splendeurs de la vie Contemplant l’Univers avec « les yeux d’Elsa » ?
Avec « les yeux d’Elsa »… avec « les yeux d’Elsa »…