A la tombée du jour, les forêts millénaires Déploient leurs frondaisons sous le vent qui murmure, Mille points verdoyants oscillent sous l’azur Et l’horizon se vêt d’un manteau funéraire.
Un reste de matin sous une cape noire Epuise la lueur d’un fanal indocile ; Bâtissant son ourlet dans les échos d’Avril, Le silence s’y perd lorsque descend le soir.
En brisant l’encrier, la nuit, tachant ses doigts, Va souiller l’horizon. Ces mains, comme un défit, Balafre son buvard d’une trainée de suie Y laissant un sillon imperceptible et froid.
Quand il n’en reste rien qu’un halo dans la brume Et des cieux écorchés par les ronces du temps, Ricochent, à jamais, sur les murs du couchant, Les sourires blafards et narquois de la lune.