Trahis ou dénoncés, accablés par les foules Assoiffées de vengeance et de bannissement, La rumeur indicible semée par la houle Vous a enveloppés abominablement.
Vous étiez citoyens, on fit de vous des bêtes, Que dis-je, des cafards, la lie du genre humain ; Vous étiez musiciens, forgerons ou poètes, Satan a décrété que vous n’étiez plus rien !
Il a assassiné ceux qui furent mes frères, Il les a aliénés dans son monde maudit ; Torturés et couchés sur d’atroces litières, Leurs âmes n’ont jamais trouvé le paradis.
Ceux qui sont revenus aveuglés du remord D’en avoir réchappé et d’être encor vivants, Ne pourront oublier ni l’odeur de la mort, Ni celle de la peur, la douleur, ni le sang.
Quant-à moi, je ne peux pardonner ces offenses, S’il n’en reste qu’une, je serai le tourment De l’âme de Satan qui brûlera, je pense, En enfer, à jamais, jusqu’à la fin des temps !