Sa plume se posait, comme une main caresse Les cheveux d’un enfant, sur le papier froissé, A ce fidèle ami, il disait la tendresse Et la mélancolie qui l’ont tant habité.
Il écrivait des mots, rien que des mots penchés, Qui venaient embrasser les plis du parchemin, Ce n’était que des mots -toute une vie tracée Sur un petit feuillet par ses doigts magiciens-
Sertis comme rubis, nichés comme des seins, Les mots se font mutins ou deviennent jaloux, Ils forment les sentiers qui fondent nos chemins, Comme un Petit Poucet sèmerait des cailloux.
Qu’ils viennent par amour, gentils coquelicots, Surgissent par dépit au détour d’un chagrin, Sachez qu’ils ont été composés ce matin A la postérité d’un mandarin des mots.