Je t’ai apprivoisée allant de page en page, Faisant, à chaque trait, la moitié du chemin, Parfois, je t’ai perdue au fond des marécages Et t’ai cherchée partout jusqu’au petit matin.
Tu m’as ensorcelée, ô fée enchanteresse, Et comme un séraphin penché sur mon berceau, Tu as entreposé, tout en délicatesse, Dessus mon édredon, tes verbes en cadeaux.
Comme un rat d’Opéra ne vit que pour la danse, J’ai mis, entre tes vers, mes demains, mes « déjà », Et je partagerai serments et confidences, Promesses et secrets, tant que tu m’aimeras.
Tel un oiseau craintif, tu t’enfuis et j’enrage, Mais, tu reviens toujours chanter dans mon jardin, Pour me tranquilliser ou me rendre plus sage ? Pour que je puisse, enfin, amender mon destin ?
De saisons en saisons, de joies en vague à l’âme, Tu guideras sans fin le moindre de mes pas, Je me réchaufferai aux braises de tes flammes, Tu seras mon étoile et j’irai où tu vas.