Au tableau de l’aurore où ma craie se dépose, Aquarellant les cieux de toutes les couleurs, En prélude au printemps, s’épanouit la rose Et fondent sous ses pas les givres de mon cœur.
Derrière le miroir se dessine, en écho, Le spectre éblouissant d’un frisson de lumière, Ricochant sur le tain comme deux gouttes d’eau Quand nos regards se boivent, nos mains se conquièrent.
Entre deux giboulées s’arrondit l’arc-en-ciel Et le zéphyr moqueur s’en va de dune en dune, Sur ma lèvre un baiser comme un rayon de miel Et, dans le firmament, l’aube chasse la lune.
Il a suffi de peu pour que nos corps s’embrasent : D’un battement de cil, d’un geste de ta main, Nos voix qui se mêlent au milieu d’une phrase Dans un éclat de rire ailé. Et ce matin,
Bien plus suave que le chant du rossignol, L’aubade de la pluie battant à la croisée, Dans la coupe du jour le vin de nos paroles... ...Et, dans le lit défait, nos corps entrelacés.