J’ai semé une graine au terreau de ta plume, -Aux jardins de Corfou une rose a fleuri- Elle était si jolie, qu’au-dessus de l’écume, Le Zéphyr l’a greffée aux fleurs de Saadi.
Pourras-tu pardonner ce larcin sans malice Où je n’ai dérobé qu’un peu de leur parfum ? Si de ton paradis tu me vois en coulisse, Je ne veux rien de plus que te tendre la main.
OOo
Aux jardins de Corfou, j’ai volé mille roses, Je les ai dérobées pour toi au mois de mai ; Mais, le zéphyr moqueur a emporté mes roses En les éparpillant dessus la mer salée.
J’aurais aimé te voir pour te parer des roses Que j’ai dissimulées, pour toi, si parfumées, Dans la folie du vent qui emporta mes roses, L’écume, les embruns me les ont dérobées.
Si la mer a rougi en recevant mes roses, Moi, j’aurais préféré pourvoir de les donner, Pour que ton cœur fermé comme un bouton de rose S’ouvre et sème la vie sur le chemin d’aimer.
J’aurais aimé te voir pour embaumer de rose Tes cheveux délicats que j’aurais dénoués, Pour que tes yeux d’enfant et que ta bouche rose Laissent couler l’amour dans l’eau de mes baisers.
J’aurais aimé de dire tant et tant de choses, Guidant tes premiers pas sur le chemin d’aimer, Mais, j’avais oublié les épines des roses Et la mer m’a donné son ultime baiser.