Je suis né quelque part au sein de la Banquise, Où je vivais heureux, candide et innocent, Et j’écoutais chanter l’hymne froid de la Bise Qui me parlait d’amour auprès de ma maman…
…J’aurais voulu grandir parmi ceux de mon âge, Entre les vagues bleues, pêcher au cormoran, Profiter, pleinement, de ce bel héritage Qui m’a donné la Vie, ce cadeau palpitant.
Des Loups sont arrivés cupides et cruels Et nous ont lacérés de leurs crocs scélérats Et la Vie, tout à coup, qui nous semblait si belle, S’en est allée pourtant, au terme du combat !
Non, je ne verrai plus le Soleil qui se couche Derrière l’Horizon aux reflets incarnats, Les poissons ruisselants n’atteindront pas ma bouche Et le chant de la Mer, je ne l’entendrai pas.
Je n’étais qu’un bébé à la fourrure blanche, Il ne m’en reste plus que sanglots rubescents, Car vous m’avez occis par un glacé dimanche Et le Neige est en deuil couverte de mon sang.