Dans ce coin de verdure où la vie se pastelle Quand Phébus au levant s’éveille et se fait beau, Où les pirogues bleues, tranquilles sentinelles Amarrées aux pontons badinent en écho,
Le temps du nonchaloir au présent se décline... ... Au soleil de midi, il se fait languissant Et le saule affligé, révérencieux, s’incline Au-dessus de la rive au miroir scintillant ;
Et l’ombre des roseaux revêt sa silhouette, Sour le Regard Divin, d’un long manteau soyeux, Alors que retentit le cri de l’alouette Qui nous porte à rêver s’élevant vers les cieux.
Puis, le marais paisible égrène son rosaire Quand chante la grenouille –inlassable guetteur- Pour nous faire oublier le poids de nos misères, Celui qui nous invite en fabuleux ailleurs.
Quand décroit au ponant la langue messagère Et que le soir replie les pans de l’horizon En laissant aux passants un peu de son mystère, La nuit se réincarne en blonde lunaison.