Ce matin, l’horizon a des reflets étranges : Le ciel est-il moins bleu ? Le jour est-il moins beau ? Et le saule affligé, désenchanté, se penche Sur l’étang familier dessinant des anneaux.
L’étreinte du sommeil soudain se fait diaphane Et la main du soleil si légère sur l’eau. Les bras frileux du vent, dans mes cheveux de femme, Se mêlent en frissons qui parsèment ma peau.
La brume est si rebelle aux jardins d’Hespéride, Que même les oiseaux, peureux, n’y chantent plus, Un cygne s’est perdu sur l’étang qui se ride, Une écharpe glacée s’enroulant aux statues.
Mais je sais, qu’au matin, où la lune se sauve, Quand s’éteindront, demain, les cendres de la nuit, Aux premières lueurs des néons bleus de l’aube, Le printemps reviendra... teinté de poésie.