Comme
Comme l'eau du destin, si fraîche et jaillissante,
S'échappe, lentement, entre mes doigts fermés,
Et, dans les blancs sillons de l'aube renaissante,
Vient se désaltérer au vent de mes pensées,
Comme en quête d'idées, où mon crayon s'égare,
Quand les mots se sont tus sur le papier froissé,
Distillant, dans mes yeux, un étrange regard
D'un poème d'antan qu'on ne peut effacer,
Comme le grain de sable, imperceptiblement,
Entre les doigt du vent, devient insaisissable
Et coule, peu à peu, du sablier du temps,
Emportant, pas à pas, mon âme périssable,
Comme la goutte d'eau, imperturbablement,
Fait couler, dans mon coeur, les larmes de l'ennui,
Jusqu'à ce que les cieux, irrémédiablement,
Délavent, jour à jour, les cernes de mes nuits,
Quand ma page froissé, au vent, va s'envoler
Aux jardins de l'hiver que l'écho seul défie,
Mon coeur, à petits bruits, ira tambouriner
Aux vitres pianotées par les doigts de la pluie
Et, dans l'étang hanté par l'ombre des ténèbres,
Dans le tombeau mouvant de l'irréalité,
Mon âme, torturée par le temps et les fièvres,
Chevauchera l'oubli, avant de s'y noyer.