Un fragment de cristal a brisé mes hublots Et s’engouffre la nuit qui bâillonne mes lèvres, Puis, le tango du mal en étouffe l’écho : Quel est donc ce serpent qui me donne la fièvre ?
J’ai perdu la notion de la fuite des heures Effilochant les liens de mes incertitudes ; J’ai gommé tous les mots -ceux qui viennent du cœur- Je ne sais plus très bien quelle est ma longitude…
…Comme un oiseau de fer qui navigue à tâtons, Mon cerveau s’est mis en pilote automatique, Il ne sait plus comment faut pousser les boutons Prisonnier fatigué d’un radeau chaotique.
J’ai si froid que mon âme aujourd’hui se morcelle Et le ciel est moins bleu ; sans ramage ou saveur, Je ne sais plus comment déployer mes deux ailes… …Entre deux embellies, me submerge la peur !
Le reflet du miroir ricoche en mes prunelles, Mais le glaive d’oubli, au prisme du regard, Dérape sur le tain dans un bruit de crécelle Jusqu’à s’écarteler sous mes pas qui s’égarent.
Et je glane des voix au terreau de l’esprit, Débusquant, pas à pas, le ferment et la trame Qui faisaient comme un fil dénué de folie Pour l’amour en mon cœur et la paix de mon âme.