Si coupable d’aimer, j’ai quitté ma chaumière Où jadis j’ai voué ma vie à mes enfants, Où, malgré tout, je crois, j’ai été une mère, Aujourd’hui, je reviens à mes rêves d’antan.
Pourront-ils m’acquitter, qu’aux croisées de nos routes, J’ai pu choisir d’aller enquérir le bonheur Et, qu’égoïstement, avec l’âme en déroute, J’ai suivi un chemin loin d’eux, chers à mon cœur ?
Déchirée par les uns et déchirée par l’autre, Je ne sais plus très bien où est ma vérité ; Pieds nus, les poings liés, dans l’amer je me vautre Et plus le temps qui va écorche mes étés.
J’ai rêvé de franchir tant de mâts de cocagne Qui se sont écroulés avant que d’exister ; Maintenant que je vois mon château en Espagne, Alors, j’aimerais bien y vivre et y rester.
Sur ma ligne de vie, juste un espoir qui danse, S’il ne me reste plus très longtemps à chanter, Ô mes enfants chéris, laissez-moi une chance : Je veux encore aimer… avant de m’en aller.