Dans l’écume glacée par l’épée de la nuit, J’ai laissé ma raison aux marées finissantes. Le rivage est si loin, que ma barque démente Erre sous des nuages de cendre et de suie.
Et le temps engourdit, trébuchant sur mes pas, Chaque mot que je crie sous des affres de peurs, Il enserre mon âme et bétonne mon cœur Y versant le poison d’un parfum d’omerta.
J’ai perdu la lueur de la dernière étoile Et les larmes, creusant leurs sillons dans mes yeux, Ont figé, dans mon cœur, ce passé glorieux Où j’escortais vos pas….Ma mémoire se voile…
Me voici accoudée au tablier de l’âtre Où je verse mes pleurs dans le feu qui s’éteint, Puis repars, en rêvant, sous la lune d’albâtre Pour aller défroisser les ailes des moulins.