De prairies en vallons au cœur de chaque pierre, S’écoulent lentement les larmes du volcan Jusqu’à mêler le feu à l’eau de la rivière Et frôler doucement les ailes des toucans.
C’est tout en maquillant les beaux yeux de l’aurore, Que le soleil surprend le matin triomphant ; Dans les harpes d’autan gambillent des accords Comme un hochet de bois dans les mains d’un enfant.
Alors, le vent se vêt d’un manteau d’allégresse Et court s’émoustiller dans les bras du levant, Le roseau délicat se plie à sa caresse Sous le saule affligé aux gestes émouvants.
L’océan, troubadour, se couvrant de dentelles Que l’écume étourdit de saison en saison, Entonne avec entrain la dive tarentelle Qui fait frémir mon cœur, vaciller ma raison.
Dans le bleu firmament où séjournent les anges, La brume étreint alors la ligne d’horizon, Avant de s’estomper au chant de la mésange Qui a bâti son nid au sein de ma maison.
L’hiver, le bois s’endort sous les flocons de neige, Au printemps, se réveille au vol d’un papillon, L’automne, qui le suit en rubescents cortèges, Fait crisser les cailloux dessous mes bottillons ;
Et le soir, quand s’éploient les ombres fantastiques, Sur un banc de bois vert s’assoupit le mendiant Bercé par les accords -trois notes de musique- Que gazouille entêté un merle sautillant.